dimanche 22 avril 2007

l'Artiste, vu par Pauline PONS

DOMINIQUE ALCANTAR

Depuis dix ans Dominique Alcantar a installé son atelier dans une ferme du Loiret, au milieu des champs. C’est là qu’il travaille à des oeuvres dont la finalité est d’honorer les lieux pour lesquels elles ont été créées.
De la gravure, dont il a appris la technique aux Beaux Arts de Paris il y a vingt cinq ans, puis à la peinture et enfin aux plastiques modelés, sa quête n’a jamais cessé d’être la même, celle de la lumière.
Lumière qui naît de la profondeur du noir, en gravure.
Lumière qui irradie dans le champ infini de la couleur libérée de toute figuration et de toutes limites.
Lumière spectrale des plastiques froissés ou superposés.

Dire la lumière, à moins que cela ne soit la réfléchir, place Alcantar dans une tradition dont il se réclame l’heureux et modeste héritier.
Son parcours l’a amené à se nourrir tout à la fois du dépouillement de l’art cistercien et de la splendeur des vitraux de Chartres, de Rembrandt et de Vermeer, de Chardin, dont il vénère les natures mortes pour leur présence silencieuse et de toute une lignée d’artistes qui, au XXème siècle, ont pris le parti d’affranchir la peinture de toute représentation pour lui préférer « l’intensité de la présence quand elle répond à l’extension du vide » (Pierre Schneider).
Surtout laisser le champ libre à la couleur et veiller à l’effacement de celui qui œuvre pour la lumière et son rayonnement. L’humilité du peintre n’est pas seulement un trait de son caractère : c’est la condition même de l’épanouissement de son art.
L’initiative Art et Chapelles offrait à Alcantar l’opportunité d’entrer en résonance avec un sanctuaire et d’honorer ce lieu de silence et de recueillement par une œuvre qui appelle la contemplation.
En y présentant à la fois des peintures et des plastiques modelés qui ont été conçus en fonction du lieu (une chapelle au plan ramassé mais avec une élévation importante et la sacristie, espace plus resserré et plus sombre) Alcantar a cherché à nouveau à retenir la lumière.
Dans une évocation de la Jérusalem Céleste, le plastique traité non en sculpture mais de manière murale joue de ses éclats de rouge et de bleus, comme autant de pierres précieuses, et se décline en arbres de vie.
La peinture, à la fois grand livre ouvert qui, par son miroitement de vert et d’argent, rappelle l’enluminure médiévale, et grande toile verticale suspendue, entre ciel et terre, fait vibrer l’espace sacré.
La sacristie, entièrement dominée par le rouge, nous abandonne à notre finitude humaine, à travers l’évocation de la Passion du Christ.
De l’immatériel à l’organique, du sacré à l’humain, Alcantar a réussi à s’effacer.

Pauline Pons
Professeur d'histoire de l'art

mercredi 11 avril 2007

Sans titre, 2002



Sans titre, 2002
80x120 cm
(collection privée)

mardi 10 avril 2007

Sans titre, 2002


Sans titre, 2002
série, 15x15 cm
(collection privée)

Sans titre, 2001


Sans titre, 2001
12x12 cm
(collection privée)

dimanche 8 avril 2007

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